L’étude porte sur l’histoire de la ville de Sabta. C’est durant les xiie et xiiie siecles que Sabta atteint son apogée. Intégrée a l’empire Almoravide après une période d’indépendance (banu hammud et barghwata) la ville va jouer le premier rôle dans les échanges entre le Maghreb et le nord de la méditerranée. Principal port fréquenté par les européens, la ville se développe rapidement. Une puissante oligarchie (banu’iyad, banu al’azafi, al yanasti, ibn halas) impose son pouvoir tout en sauvegardant la légitimité a un pouvoir central de plus en plus faible. Cette catégorie sociale met au point un régime politique original, la sura. Cette hasa marque profondément la cite par son idéologie mais aussi par les monuments (mosquées, fontaines) dont elle dote les différents quartiers. Si aucun édifice de cette époque n’a survécu a la conquete portugaise, nous disposons de descriptions detaillees dont celle de al-ansari. L’étude souligne l’apport original de la cite dans plusieurs domaines : c’est la première ville maghrébine qui a célébré le mawlid, a eu la première medersa et vu l’apparition des shurafa comme puissance politique. Les sabtis ont également innove dans des domaines plus mineurs dont l’art culinaire, le jeu des échecs. . .