L’homme vit après la mort, et ses actes passés sont devant lui comme en un tas. » Pour l’Egyptien antique, ce que nous appelons la mort n’était pas l’anéantissement d’un être humain. Il y voyait, certes, comme nous le faisons, la fin d’une existence terrestre, mais il la considérait aussi comme la conception d’une vie future, déterminée par la manière dont le défunt avait gouverné sa conduite. L’homme, qui peut dire de lui-même : » Je suis comme Horus qui va parcourant des millions d’années « , passait alternativement par les deux aspects de la vie : celui de la mort (apparente) qui était une préparation, et celui de la manifestation, ou vie incarnée ; chacun de ces deux stades étant la conséquence du précédent, selon les décrets de Maat, la Vérité-Justice. L’homme était l’artisan de son propre destin, se forgeant lui-même un sort heureux ou malheureux selon qu’il avait obéi aux impératifs de sa conscience ou suivi ses mauvais penchants. Il était » l’enfant qui marche au long de la route d’hier « , la » route d’hier » déterminant ses pas d’aujourd’hui. Ces notions, familières à l’Egyptien de l’Antiquité,