Si l’on se reporte aux premiers articles publiés par Célestin Freinet, dans L’École émancipée ou dans Clarté, son orientation de pédagogue militant semble déjà toute tracée. Devant l’inadaptation de l’école aux besoins des enfants, besoins considérés comme « vitaux », et l’insuffisance des solutions proposées par l’Éducation nouvelle, il s’agit d’organiser sur d’autres bases « l’école populaire », voire « l’école du prolétariat » et faire des instituteurs des « éducateurs prolétariens ». Que cette orientation soit forte, il suffit pour s’en convaincre de se reporter aux titres mêmes des articles : « Pour la révolution à l’école » (L’École émancipée, 12 mars 1921), « Vers l’école du prolétariat » (Clarté, n° 47, 15 novembre 1923 et n° 49, 15 décembre 1923), « Vers l’école du prolétariat, la dernière étape de l’école capitaliste » (Clarté, n° 60, 1er juin 1924), « Vers l’école du prolétariat » (Clarté, n° 73, 1er avril 1925)
- 2 On se reportera au récit que fait Élise Freinet de “l’affaire de Saint-Paul” dans Naissance d’une p
Et, dans l’éditorial qu’il rédige pour le premier numéro de L’Éducateur prolétarien (octobre 1932), quelques semaines avant qu’à la suite d’une cabale menée par des notables conservateurs de Saint-Paul et soutenue par Maurras, lâché par l’administration et victime d’une coterie d’inspecteurs, il ne fût contraint au déplacement d’office puis à quitter l’école publique, il maintient avec la même énergie :