L’Infini vu par Philippe Sollers :
«L’Infini repose sur le pari suivant : c’est qu’il y a, qu’il y aura, de plus en plus besoin d’une revue littéraire au temps de l’explosion de l’information et des réseaux de communications multiples. Plus la diversification spectaculaire et publicitaire augmente, et plus le langage concentré, médité, de la littérature peut le traverser en acte. Plus les stéréotypes s’enchaînent, et plus le style même des interventions singulières, les corps, les voix, prennent, paradoxalement, la force de leur démesure. Lisez donc ces textes, là, choisis, dans une publication qui scintille tous les trois mois. Fictions ou essais, sérieux ou fantastiques, purs ou obscènes, ils prennent tout le système à revers, le trouent, le désarticulent. Ils définissent, sans avoir à s’accorder sur un projet commun, une ponctuation radicale, une sorte de nerf hors la loi.»