Broché de : 15,2 cm × 23,4 cm × 1,5 cm _277 pages
Genèse et fondements des pouvoirs autoritaires dans les sociétés arabes, Essai d’anthropologie politique
Ce livre est né d’une question qui obsède les intellectuels arabes. Sa formulation peut varier, mais en substance elle se pose ainsi : comment peut-on s’expliquer que, de l’Atlantique au Golfe, des structures politiques autoritaires dominent nos sociétés ? Pour donner une définition provisoire de ces systèmes, qui sera approfondie par le progrès de l’analyse, disons qu’il s’agit de régimes qui refusent l’arbitrage public des intérêts et des conflits au sein d’institutions issues de la société civile, le centre politique unique prétendant distribuer les pouvoirs et les ressources selon un équilibre défini par ses propres organes. L’hypothèse de base est que la forme maître/disciple, avec l’ambivalence et l’inversion qui la caractérisent, constitue encore de nos jours le schème dominant à l’œuvre dans la multiplicité des actions et des discours d’accès au magistère. Les littératures hagiographiques et les rites les plus divers le sanctifient et le révèlent dans son omnipotence autant que dans ses fêlures. Les procédures d’initiation en tant que rites/discours prononcent cette sanctification et trahissent cette ambivalence. Les caractères de féminité – par opposition à la virilité – qui doivent s’exhiber dans le rapport de domination entre père et fils, supérieur et subalterne, s’expriment dans la docilité et le service. Mais nulle part cependant la relation ne se trouve poussée à un point comparable à celui vers lequel tend la dialectique entre maître et disciple dans l’initiation mystique. Là en effet, le passage obligé par un rôle féminin dans le long cheminement qui mène à la maîtrise, sous l’autorité d’un guide, atteint une formulation et une stylisation inégalées dans les autres sphères de la vie