C’EST rare, un bon livre “, disait Colette en roulant les deux ” r “. Et c’est si rare, en effet, que lorsqu’on en trouve un, on est bien excusable de vouloir le crier sur les toits. Il y a des gens – et je sais bien lesquels – qui vont grincer des dents en lisant ” le Singe nu “. Pour moi, j’ai raffolé, d’emblée, de cet ouvrage. J’ai ressenti, dès la première ligne, un choc libérateur. Et ces pages, je les ai alors avalées goulûment, en les attaquant de divers côtés, dans une sorte d’effort boulimique pour lire en même temps tous les chapitres. La lecture à peine finie, sans même souffler, je l’ai reprise d’un bout à l’autre, sans sauter un seul mot.
Robert Merle le monde 1968