- Reliure toile éditeur + jaquette , de : 27,5 x 2 x 29.8 cm : 301 pages
- Dans le Sud marocain, les doyens d’âge le répètent souvent, la peur des lendemains jointe à la crainte (khowf) d’une attaque surprise, ont, jadis, rendu les communautés solidaires devant le danger. Le bien commun était donc fondamental. Il fallait protéger le grain et assurer la vie du groupe. Ils l’enfermèrent dans des citadelles inexpugnables, greniers collectifs appelés selon les régions ighrem ou agadir. A côté des denrées vitales étaient entreposés les titres de propriété, quelques armes, des bijoux, en un mot la fortune, si dérisoire soit-elle. Dans les pays de la guerre, le grenier fortifié était une nécessité.
- Aujourd’hui, cette institution millénaire perdure en effet dans les régions montagneuses peu desservies : Haut-Atlas, Anti-Atlas, Jbel Sirwa, régions souffrant chroniquement de la sécheresse et dont les récoltes restent aléatoires. Beaucoup sont encore en activité ; la plupart tendent à être abandonnés. Mais, lorsque la communauté jouit encore du grenier, alors, il apparaît nettement que, contrairement aux idées reçues, l’institution n’est pas moribonde.