Aujourd’hui, l’un des grands lieux communs du discours savant tient dans l’annonce réitérée que le monde change. Une quasi-obsession, un leitmotiv entêtant qui proclame que les sociétés développées répudient leurs idéologies et liquident leurs valeurs ancestrales. Le diagnostic n’est pas sans fondements : il faut approcher au plus près les phénomènes qui induisent la logique d’une pulvérisation du corps social. Interpréter au plus juste les mouvements de revendications ethniques, la résurgence des fanatismes religieux, la proclamation des spécificités culturelles, comme le regroupement des individus dans le cadre de microsociétés où domine le rapport affectif. {La Transfiguration du politique} amorce un tel travail et entreprend l’analyse de ce qu’il convient d’appeler {“la culture du sentiment”}, dont la vivacité des émotions et le désir de l’inutile sont les deux composantes essentielles. Inaugurant ainsi une lecture stimulante de l’espace de vie et de pensée nouvelles qui structurent désormais la socialité post-moderne.